L’exotisme à petits pas

femme dînant devant sa tente

Vidéo - PodcastPhotos - Édito

Le slow travel, concept à la mode pour citadins ou nouvelle façon de réinventer le voyage ? Et si l'exotisme n'était pas de voyager à l'autre bout du monde mais de prendre le temps d'arriver à destination ?

Quand on partait de bon matin

La famille Lecharpentier a renoncé aux vacances lointaines mais pas aux extraordinaires souvenirs. En privilégiant de partir sur la route avec leur propre énergie, le "voyage" prend tout son sens.
Réalisation : Laura Rochette et Alicia Blancher

Voyage aux mille et un chemins

À vélo entre la Bretagne et Téhéran ou à pied et en paddle dans le sud de la France, Isabel et Benoît, adeptes des voyages en mobilité douce, nous racontent leur périple.
Leur récit est complété par l'analyse de deux sociologues qui nous livrent leur vision sur le slow tourisme, ses particularités et son accessibilité. 

Listen to "Podcast - Ralentir - EP04" on Spreaker.

Avec Isabel Del Real et Benoît Bernard, slow travelers. / Felipe Koch, sociologue / Jean Viard, sociologue

Réalisation : Alicia Blancher (Kaizen magazine)

Balade printanière

S'échapper de la ville à l'aube du printemps pour une randonnée pédestre où la destination importe moins que le chemin pour y arriver. 

Crédits photos : ©Lise Gaudaire

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1 kilomètre, 2 kilomètres, 3 kilomètres...

Par Pascal Gréboval, rédacteur en chef de Kaizen, et cyclotouriste depuis plusieurs années.

Partir en vacances à vélo, c’est savourer chaque kilomètre parcouru, admirer chaque libellule, chaque oiseau qui vous accompagne sur quelques mètres, c’est méditer sans être assis en lotus, c’est faire une pause quand bon vous semble, à l’ombre d’un chêne quand il fait chaud, dans un abri de fortune quand il pleut, quand une mûre vous tend les bras…

Cela vous donne-t-il envie de passer au slow tourisme ? 

Voyager, j’avais l’impression de connaître, de savoir ce que ça signifiait. J’avais fait un tour du monde, en 2001, effectué quelques autres périples à Cuba, au Canada, etc. et je faisais partie d’une association de voyageurs : ABM (Aventure du bout du monde). Pourtant, c’est bien en partant à vélo en 2012, depuis mon domicile - Paris à l’époque - pour rejoindre Amsterdam, en quinze jours, que j’ai vraiment compris le sens du mot voyager.

Est-ce lié au mode de transport ? Au fait de choisir tous les soirs un itinéraire pour avancer le jour suivant ? Aux diverses péripéties, comme une pédale qui casse en pleine campagne ? Aux découvertes savoureuses, comme le Familistère de Guise imaginé par l’industriel Godin pour ses ouvriers ou une baraque à frites exceptionnelle, à Maubeuge ? Aux rencontres inoubliables, comme cette famille belge en grande précarité, vivant à l’année dans un camping, qui nous prête une bâche pour nous abriter pendant un orage violent ou ce couple, qui me donne une chambre à air alors que je n'ai plus de rustines ?

À vélo, on prend aussi conscience du fait que ralentir est un choix qui décuple les plaisirs.

Toujours est il que, pour la première fois, je ne me sentais plus comme un touriste, mais comme un voyageur.

La nuance peut questionner.

Selon moi, la grande différence est qu’en cheminant de la sorte, on devient acteur autonome de son voyage.

On ne dépend plus d’un train, d’un avion, etc. On n’est pas assis passivement à regarder un paysage qui passe trop vite sans même pouvoir cueillir une mûre. Oui, la mûre est la cerise (gratuite) sur le porte-bagages du cyclotouriste ! On reprend en main – en jambes aussi – ses vacances.

Depuis cette première escapade, c’est devenu un rituel.

Chaque été, je pars à vélo.

C’est bon pour le corps, la tête, la planète.

À vélo, on prend aussi conscience du fait que ralentir est un choix qui décuple les plaisirs. Ralentir ouvre la porte des saveurs, des émotions, des rencontres…

Tout ceci vaut aussi pour la randonnée pédestre – en famille, avec un âne, c’est encore plus fort – ou tout autre mode d’itinérance « lent », à « vitesse humaine ».

Alors, en vacances, prenons le temps… de vivre !